La cure de pseudarthrose du scaphoïde sous arthroscopie, une nouvelle technique prometteuse
Les fractures du scaphoïde sont fréquentes, représentant 60 % des fractures des os du carpe. Le taux de pseudarthrose varie entre 5 et 15 % en raison de sa mauvaise vascularisation. Ces fractures concernent le plus souvent l’homme jeune et sportif après une chute sur le poignet en extension. L’absence de diagnostic et de traitement d’une fracture du scaphoïde évolue souvent vers une pseudarthrose. Le diagnostic est fréquemment tardif et s’observe devant un poignet douloureux avec une perte des mobilités, ou de manière fortuite lors de la réalisation d’une radiographie. En l’absence de traitement, l’évolution vers l’arthrose est inévitable (100 % d’arthrose à 10 ans).
L’objectif du traitement chirurgical est triple : obtenir la consolidation de la fracture, restituer la hauteur et la cohérence spatiale du scaphoïde, et corriger une éventuelle bascule dorsale adaptative du lunatum (ou DISI). Pour ce faire, une greffe accompagnée d’une synthèse sont nécessaires. Les techniques « classiques » sont réalisées à ciel ouvert avec une prise de greffon sur la crête iliaque ou la métaphyse distale du radius.
Aujourd’hui, l’arthroscopie trouve sa place dans l’arsenal thérapeutique. Son caractère mini invasif permet de limiter la morbidité et de préserver la vascularisation du scaphoïde. Le contrôle arthroscopique permet d’effectuer des gestes associés tels qu’une styloïdectomie radiale en cas d’arthrose débutante. La rançon cicatricielle est évidemment moindre, l’ambulatoire est la règle et la greffe est prise sur le radius, permettant une simple anesthésie loco-régionale.
Notre série en cours compte actuellement 19 malades ayant pour l’instant tous consolidé avec une amélioration significative des scores fonctionnels et de la force. L’évolution arthrosique est ainsi évitée. Devant de tels résultats, cette technique pourrait devenir le gold standard dans cette indication.