Le docteur Christophe Piat, l’un des chirurgiens orthopédistes de la clinique, répond aux questions de Vivalto Santé pour nous éclairer sur son domaine de prédilection, la chirurgie orthopédique à Victor Hugo.
VS : Christophe Piat, comment a émergé la chirurgie du pied, au sein de la clinique Victor Hugo ?
Je suis arrivé à la clinique Victor Hugo il y a près de 25 ans. Je me consacrais à la chirurgie orthopédique du membre inférieur avec un tropisme particulier pour le pied et la cheville. Une dizaine d’années plus tard, un groupe de chirurgiens de la main est arrivé. À leur contact, j’ai pu mesurer l’intérêt d’un groupe, si bien que j’ai formé progressivement une équipe de médecins orientés sur la chirurgie du pied et de la cheville.
VS : Actuellement, quelle est votre activité chirurgicale ?
L’activité pied-cheville constitue une part importante de la chirurgie à Victor Hugo. En particulier la chirurgie de l’avant-pied avec notamment l’hallux valgus. Avec plus de 1 600 cas opérés en 2017, nous sommes parmi les premières cliniques de France. Nous utilisons toutes les techniques recensées dans le traitement de cette déformation : à foyer ouvert, en micro-invasif et même en per cutané. Depuis 25 ans, l’utilisation des ostéotomies a transformé le pronostic de ces interventions, leur conférant une efficacité impressionnante.
VS : Et l’arrière-pied ?
Le traitement de l’arthrose, des arthrites rhumatismales et des déformations de l’arrière-pied par ostéotomies et arthrodèses sont régulièrement réalisées. De même que des prothèses totales pour les chevilles. Toute cette chirurgie est pratiquée sous anesthésie loco-régionale, par bloc périphérique maintenant échoguidé, le plus souvent en ambulatoire.
VS : Avez-vous une activité de recherche et de publication ou dans des sociétés savantes ?
Je suis membre de la SOFCOT (Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique) et de l’AFCP (Association Française de la Chirurgie du Pied, société fille de la SOFCOT. C. Cazeau et Y. Stiglitz ont, entre autres, dirigé les Entretiens de Bichat de Podologie pendant de nombreuses années. Nous avons tous une activité de recherche clinique et des publications régulières auprès de la sphère chirurgicale, rhumatologique, radiologique et podologique. Y. Stiglitz et moi-même avons dirigé les dernières journées de printemps de l’AFCP en juin 2018 à Reims, au cours desquelles nous avons pour la première fois accueilli des chirurgiens américains. C. Cazeau organisait, lui, les journées de podologie qui se déroulaient en parallèle avec des séances communes. Cette manifestation a été un succès.
VS : Quels sont vos projets et perspectives ?
Notre projet est de poursuivre et d’amplifier nos résultats en améliorant la prise en charge antalgique qui peut constituer, en dehors de l’éloignement, une cause d’échec de l’ambulatoire. Nous réfléchissons aussi aux moyens chirurgicaux et thérapeutiques de diminuer le saignement post opératoire parfois observé lors de la reprise précoce de la marche et qui constitue l’autre cause d’échec de l’ambulatoire. Nous essayons également de trouver une solution à la réalisation de l’ambulatoire, même chez des patients résidant à plus d’une heure de la clinique. Nous poursuivons nos études cliniques prospectives et rétrospectives de nos cas opérés afin d’améliorer la prise en charge. Nous envisageons, enfin, de nous réinvestir dans le milieu rhumatologique et podologique par l’adhésion à la SFMCP (Société Française de Médecine et Chirurgie du Pied) à laquelle nous sommes également liés par amitié à de nombreux membres, tout en restant actifs auprès de l’AFCP.
Nous souhaitons enfin bon courage à notre ami et collègue G. Kerhousse du CHP St Grégoire Vivalto qui dirigera, comme nous l’avons fait, le prochain congrès de l’AFCP, à Rennes en juin 2019. Nous y participerons, en tant qu’orateurs et congressistes.